Russie : la leçon napoléonienne

Dans une revue de l’ouvrage de Chabaud Raymond sur le Général métis Joseph Serrant, un passage pique notre curiosité : « Sa bravoure et son courage l’emmènent auprès des plus grands et Napoléon le nomme général après la victoire de la campagne de Russie. Il devient alors le seul métis général d’Empire. »

Après la « victoire » de la campagne de Russie ! Voilà un joyau de désinformation que nous, francophones africains, avalons passivement, inoculés par une machine informationnelle et culturelle française qui promeut souvent la pensée nationale et les intérêts français. Car de quelle victoire en Russie parle-t-on, au juste ?

Non, la campagne de Russie de 1812 n’a pas été une réussite pour Napoléon, mais plutôt un désastre. Cette campagne a été l’un des moments les plus critiques de son règne et a marqué le début de son déclin.

1. La catastrophe humaine : Les forces françaises, au départ impressionnantes, ont été décimées par les combats, les maladies et les conditions climatiques extrêmes. Des milliers de soldats ont péri, fauchés par les boulets de canon ou emportés par le froid glacial.

2. La retraite infernale : Après avoir atteint Moscou, Napoléon a découvert que la ville avait été désertée par les Russes, laissant derrière elle un amas de cendres fumantes. Incapable de s’y abriter pour l’hiver, Napoléon s’est résigné à battre en retraite vers la France. Mais ce fut une retraite cauchemardesque, marquée par des températures glaciales, la faim et les attaques incessantes des troupes russes.

3. La chute du héros : La campagne de Russie a ébranlé la réputation de Napoléon en tant que génie militaire. Le mythe de l’invincibilité de l’Empereur a été brisé sous les coups répétés des Russes.

4. La France ébranlée : La défaite en Russie a sapé la stabilité de l’empire français. Les alliés de Napoléon se sont détournés de lui, et les ennemis ont commencé à se rassembler pour l’attaquer. La Sixième Coalition a vu le jour, menaçant l’existence même de l’Empire français.

En conclusion, la campagne de Russie a été un désastre sans précédent pour Napoléon. Elle a marqué le début de la fin de son règne en Europe et a laissé derrière elle un héritage de mort et de désolation. Maintenant, plus de deux siècles après, des forgerons zélés du mensonge nous parlent subrepticement de victoire … Si des fables de ce genre servent d’inspiration à Macron pour défier Poutine, il devrait méditer sur le sort qui attend les présomptueux…

Boris Azzedine

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